Signes d’inflammation du bassinet chez les enfants

Les infections urinaires chez les enfants ne sont pas rares. “Les bactéries à l’origine d’une telle inflammation se trouvent sur la peau au niveau de l’anus et de l’orifice de l’urètre et peuvent facilement pénétrer dans la vessie”, explique le médecin. Dans des circonstances normales, les bactéries sont éliminées par l’urine. Il peut toutefois arriver que les agents pathogènes se fixent sur la paroi de la vessie et provoquent une inflammation. Si les bactéries remontent, elles peuvent également affecter la muqueuse du bassinet. Parmi les signes typiques d’une inflammation du bassinet, on trouve:

• Fièvre
• Malaise et sentiment général de maladie
• Vomissements (ce signe de la néphrite est typique chez les jeunes enfants)
• Douleurs en urinant
• Douleurs sur les flancs

Le médecin souligne que de nombreux symptômes n’apparaissent pas chez les bébés et les jeunes enfants ou qu’ils ne peuvent pas les communiquer. “La fièvre sans cause apparente est donc souvent le seul indice d’une inflammation du bassinet et devrait donc toujours être examinée par le pédiatre”, conseille la Dr Tschumi.

Les malformations comme facteurs de risque

Les malformations des voies urinaires ou des reins peuvent favoriser une inflammation du bassinet. Les malformations congénitales sont plus fréquentes chez les garçons que chez les filles, raison pour laquelle ils sont notamment plus exposés au risque de développer une inflammation des voies urinaires au cours des premières années de leur vie.

“20 à 30 pour cent des enfants qui ont une infection urinaire présentent ce que l’on appelle un reflux vésico-urétéral. Cela signifie que l’urine ne peut pas s’écouler partiellement de la vessie, mais remonte de la vessie vers les reins. La raison en est un défaut d’étanchéité entre l’uretère et la vessie. Des bactéries peuvent s’accumuler dans cette urine résiduelle”, explique la néphrologue pédiatrique. L’accumulation d’urine résiduelle peut également se produire lorsque l’enfant n’est pas encore habitué à contrôler sa vessie et ne la vide pas complètement. Heureusement, le reflux vésico-urétéral, c’est-à-dire la fuite, peut se résorber au cours des premières années de vie.

Par ailleurs, des obstructions importantes peuvent appuyer par l’arrière sur l’orifice de la vessie et empêcher ainsi l’écoulement de l’urine.

Prendre au sérieux les signes d’une inflammation du bassinet

“Dans de rares cas, une inflammation répétée du bassinet peut se propager au tissu rénal et y provoquer des cicatrices qui perturbent la fonction rénale. On estime toutefois qu’une infection chez les enfants n’entraîne que rarement une diminution, voire une perte de la fonction rénale”, rassure le médecin.

Seuls quatre à neuf pour cent des enfants souffrant d’une inflammation du bassinet présentent des bactéries urinaires dans le sang. Une septicémie potentiellement mortelle avec défaillance d’un organe est donc extrêmement rare en cas d’infection urinaire. Néanmoins, une infection urinaire peut rendre les enfants si malades qu’ils doivent parfois être admis à l’hôpital. Les infections urinaires représentent environ cinq à quinze pour cent des cas d’urgence aux urgences pédiatriques. “C’est pourquoi il est conseillé de consulter un médecin avec son enfant dès les premiers signes d’inflammation du bassinet”, souligne la Dr Tschumi. Chez les nouveau-nés et les nourrissons, il faut dans tous les cas rechercher une infection des voies urinaires en cas de fièvre douteuse.

Diagnostic et traitement

Une analyse d’urine permet de savoir si des bactéries sont présentes dans les voies urinaires. “Chez les enfants de moins de trois mois, il peut toutefois ne rien révéler, car ils vident souvent leur vessie et la concentration de cellules inflammatoires et de bactéries dans l’urine peut donc être trop faible. Même chez un enfant plus âgé, l’analyse d’urine peut ne pas être tout à fait concluante. C’est pourquoi une culture d’urine est toujours réalisée chez les enfants afin de déterminer le type de bactéries et de mettre en place le traitement approprié. Le résultat est disponible au bout de 72 heures”, explique la néphrologue pédiatrique. Pendant ce temps d’attente, l’antibiothérapie est toutefois déjà commencée afin d’éviter la propagation des bactéries.

En cas d’anomalies des voies urinaires entraînant des infections urinaires fréquentes, une opération est rarement nécessaire. C’est le cas lorsque l’anomalie ne se résorbe pas d’elle-même”, explique la Dr Tschumi.

Conseils de prévention

La Dr Tschumi recommande aux parents les mesures suivantes pour prévenir une infection urinaire chez l’enfant :

• Boire suffisamment : le fait de vider régulièrement la vessie permet d’évacuer les bactéries de l’organisme.

• Relever les pieds : Si les pieds de l’enfant ne touchent pas le sol lorsqu’il va aux toilettes, il faut s’aider d’un petit tabouret. En posant les pieds, l’enfant peut mieux détendre son plancher pelvien et la vidange de la vessie se fait plus facilement.

• Traiter la constipation : Pour éviter que les intestins pleins n’exercent une pression par l’arrière sur la vessie et ne rendent l’évacuation difficile, la constipation chez l’enfant doit être traitée sans tarder.

• Essuyer correctement : Lors du nettoyage de la zone de la couche, toujours nettoyer d’avant en arrière. Ainsi, aucun germe ne passe de l’intestin à l’urètre. Cela vaut également pour les filles, qui devraient nettoyer leurs fesses d’avant en arrière après avoir été à la selle.

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