Traitement par hémodialyse – quand les reins ont besoin d’aide

Quand un traitement par hémodialyse est-il nécessaire ?

Les reins sont de véritables multitalents. Ils filtrent le sang, régulent l’équilibre hydrique et minéral, contrôlent la pression artérielle et produisent des hormones importantes. Mais que se passe-t-il en cas de défaillance de ce double organe ? « Une insuffisance rénale aiguë peut survenir après une opération, une infection ou à cause de certains médicaments et est souvent réversible, c’est-à-dire que les reins se rétablissent. Mais si une maladie rénale chronique s’installe, la fonction rénale se dégrade continuellement pendant des mois ou des années, jusqu’à l’insuffisance rénale », explique le spécialiste des reins. « Si la performance des reins tombe en dessous de dix pour cent ou si des troubles tels que la fatigue, les démangeaisons, les nausées, l’essoufflement, les crampes musculaires ou la rétention d’eau apparaissent, une thérapie de remplacement rénal est généralement nécessaire ». Il existe différentes formes de thérapie de remplacement rénal : la dialyse péritonéale, le traitement par hémodialyse et le remplacement effectif des reins par une transplantation rénale. Le traitement de la maladie rénale chronique qui convient le mieux dépend de l’état de santé, du mode de vie et des souhaits personnels des personnes concernées. « En cas d’état soudain mettant la vie en danger, par exemple en cas d’hyperhydratation sévère avec détresse respiratoire ou de taux de potassium très élevés, une dialyse d’urgence peut s’avérer nécessaire. Il s’agit également d’un lavage du sang par traitement d’hémodialyse », précise-t-il.

Comment fonctionne l’hémodialyse ?

Lors du traitement par hémodialyse, une machine prend en charge la fonction de filtration des reins à l’extérieur du corps. Le sang passe ainsi à travers la machine, qui le purifie et élimine l’eau en excès. La pièce maîtresse de la machine est le dialyseur, un filtre doté d’une membrane semi-perméable. « Cette membrane laisse passer les substances nocives tout en retenant les cellules sanguines et les protéines essentielles », explique le Dr Pruijm. Le principe suit la diffusion et l’ultrafiltration. Les déchets comme l’urée et la créatinine migrent du sang vers le liquide de dialyse qui se trouve de l’autre côté de la membrane – c’est la diffusion. Une différence de pression permet en outre d’extraire l’excédent de liquide du sang : L’ultrafiltration. La composition du liquide de dialyse varie en fonction des besoins du patient et contient des électrolytes tels que le sodium et le potassium dans une concentration optimale.

Déroulement d’un traitement par hémodialyse

L’accès vasculaire – l’accès au traitement

« Pour l’hémodialyse, il faut un accès stable à la circulation sanguine. Pour cela, il existe trois possibilités : le shunt AV, une prothèse vasculaire ou un cathéter veineux central. La solution la plus fréquente et la plus durable est le shunt », énumère le médecin. Pour le shunt artérioveineux (shunt AV), une artère est reliée à une veine, généralement au niveau de l’avant-bras. Cette veine s’épaissit en raison de l’augmentation du flux sanguin et peut être plus facilement ponctionnée à l’aide d’une aiguille. Si les propres vaisseaux ne suffisent pas, on relie l’artère et la veine avec une prothèse en plastique (prothèse vasculaire). Surtout en cas d’urgence ou de dialyse de courte durée, celle-ci est attachée via un cathéter veineux central, généralement inséré dans la veine jugulaire.

La séance de dialyse

Avant le traitement d’hémodialyse, les patients sont pesés et leur tension artérielle ainsi que leur pouls sont mesurés. L’équipe de dialyse a besoin de ces valeurs pour extraire la bonne quantité de liquide du sang. Ensuite, ils sont reliés à la machine de dialyse par deux aiguilles. Une aiguille dirige le sang du corps vers la machine où il est filtré, l’autre ramène le sang purifié dans le corps. Ce processus dure en général quatre heures. Pendant ce temps, les personnes concernées peuvent lire, dormir, regarder la télévision ou discuter avec les autres patients. Certains centres proposent en outre un ergomètre spécial (vélo de lit) ou de la physiothérapie pendant la durée de la séance. La plupart du temps, une collation est apportée entre les séances. Les spécialistes sont toujours à proximité pour une surveillance constante, afin de pouvoir détecter et traiter les effets secondaires à temps.

Après la dialyse

Ensuite, les patients passent une nouvelle fois sur la balance pour contrôler le retrait des liquides. De nombreux patients rapportent qu’ils se sentent d’abord fatigués après le traitement d’hémodialyse, mais que cela s’estompe au bout de quelques heures.

« En règle générale, trois séances par semaine sont nécessaires. Cette fréquence permet d’éviter que trop de déchets et de liquide ne s’accumulent entre les traitements. La planification des séances est assez individuelle, certains malades des reins préfèrent une dialyse directement le matin, d’autres plutôt le soir », explique le néphrologue. Pour certains patients, il existe en outre la possibilité d’une dialyse à domicile. Cette variante offre plus de flexibilité, peut être effectuée plus souvent et pour une durée plus courte, mais nécessite également une préparation et une formation minutieuses. Une bonne alternative à l’hémodialyse à domicile est la dialyse péritonéale par le péritoine, qui peut également être effectuée de manière autonome à domicile.

Quels sont les effets secondaires du traitement de substitution rénale ?

Malgré les grands progrès techniques, des effets secondaires peuvent parfois survenir lors d’un traitement par hémodialyse. Les effets secondaires aigus pendant le traitement sont des problèmes circulatoires – la pression artérielle peut chuter en raison de la déshydratation rapide et entraîner des symptômes tels que des vertiges, des nausées et des sueurs. La déshydratation est également responsable de crampes musculaires, généralement dans les jambes. Pendant ou après la dialyse, des maux de tête et des nausées peuvent rarement survenir en raison des changements métaboliques. « Parmi les effets secondaires à long terme figurent les complications du shunt, lorsque des infections, des thromboses ou un rétrécissement entravent le flux sanguin », sait notre expert. « Comme les reins ne produisent plus d’érythropoïétine, la formation des globules rouges diminue. Cela peut entraîner une anémie, qui est généralement facile à traiter ». D’autres conséquences à long terme peuvent être des maladies osseuses, car la perturbation de l’équilibre calcium-phosphate favorise les douleurs osseuses et les fractures. Les patients souffrant d’insuffisance rénale présentent en outre un risque accru de maladies cardio-vasculaires. « Qu’il s’agisse d’effets secondaires à court ou à long terme, les personnes concernées doivent impérativement informer directement l’équipe de dialyse si elles remarquent de nouveaux troubles », conclut le spécialiste.

Traitement par hémodialyse : aperçu des avantages et des inconvénients

« Les avantages de l’hémodialyse l’emportent clairement sur les inconvénients, après tout, elle permet de sauver des vies. Il y a néanmoins quelques effets secondaires avec lesquels il faut compter », souhaite faire comprendre le Dr Pruijm. Le traitement par hémodialyse est une forme d’épuration du sang extrêmement efficace et fiable, que les reins ne peuvent plus assurer eux-mêmes. Le traitement peut être effectué en ambulatoire ou même à domicile. En outre, les patients font état d’une meilleure qualité de vie en cas d’utilisation régulière. Le traitement par hémodialyse est toutefois assez long (environ douze heures par semaine) et les séances régulières limitent la spontanéité des personnes concernées. Il faut également organiser le trajet pour s’y rendre et pour rentrer chez soi. De plus, des effets secondaires peuvent survenir et la charge psychique n’est pas à négliger.

Vivre avec un traitement d’hémodialyse : vie quotidienne et conseils

« Être sous dialyse pendant plusieurs heures trois fois par semaine semble radical – et c’est le cas. Mais de nombreuses personnes concernées développent des stratégies pour maîtriser leur quotidien », rapporte le médecin. De nombreuses personnes peuvent continuer à exercer leur profession malgré la dialyse, surtout si les horaires de travail sont flexibles. Dans ce cas, une discussion ouverte avec l’employeur sur les adaptations possibles peut aider. « On peut toujours faire du sport, cela favorise même le bien-être. Des activités légères comme la marche ou le yoga sont bien adaptées », encourage le Dr Pruijm. « En outre, l’alimentation joue un rôle central. Cela signifie un apport équilibré en protéines, une alimentation pauvre en phosphates, une limitation des aliments riches en potassium comme les bananes ou les tomates et une bonne hydratation, car la production d’urine est faible. L’équipe de dialyse peut très bien conseiller sur les questions de nutrition ». Et si l’on a besoin d’une pause dans la vie quotidienne ? Un traitement par hémodialyse n’exclut pas les voyages. De nombreux centres proposent des dialyses d’hôtes. Avec une bonne planification, il est donc possible de passer des vacances à la mer ou à la montagne. 

Le traitement par hémodialyse est un traitement vital en cas d’insuffisance rénale. Il nécessite certes du temps, une adaptation et une planification, mais il permet de mener une vie active malgré une maladie rénale. Avec une bonne équipe, une alimentation adaptée et un peu de planification, de nombreux obstacles quotidiens peuvent être surmontés. « En tant que personne concernée, parlez toujours à l’équipe de dialyse de vos soucis ou de vos questions – les professionnels sont volontiers là pour leurs patients ».

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