Spoiler
- Le taux de PSA peut attirer l'attention à un stade précoce sur un cancer de la prostate. Mais d'autres maladies peuvent également se cacher derrière un taux élevé.
- Une IRM permet de déterminer si le cancer doit être traité.
- Les techniques chirurgicales se sont améliorées dans la mesure où les effets secondaires indésirables sont moins nombreux.
Par précaution?
Plus d’un quart des cancers masculins touchent la prostate. Détectés à temps, ils sont facilement traités, et les chances de guérison sont élevées. Pour les hommes, il n’y a pourtant aucune procédure de dépistage spécifique comparable à celui des femmes, avec un frottis tous les trois ans contre le cancer du col de l’utérus. «Cette absence de prévention est partiellement due à la difficulté d’accéder à la prostate et à la voir, contrairement au col de l’utérus», explique le prof. Dr Jörg Beyer, médecin-chef en oncologie à l’Inselspital de Berne. D’autres facteurs compliquent aussi la prévention.
Dépistage
Déterminer le taux de PSA (Antigène Prostatique Spécifique) par prise de sang est l’outil principal du dépistage. Son augmentation est caractéristique de la présence de cellules prostatiques cancéreuses. «Le taux de PSA constitue souvent une fausse alarme», prévient le prof. Beyer, «il peut indiquer une inflammation ou une augmentation bénigne de la prostate.» Le diagnostic est onéreux et éprouvant pour les patients. Le taux de PSA est toutefois le premier moyen pour dépister un cancer de façon précoce.
«Les hommes entre 50 et 70 ans devraient faire contrôler leur taux de PSA régulièrement. Il en va de même pour les hommes qui ont des antécédents familiaux de cancer de la prostate ou de cancer du sein, car ils ont probablement plus de risques de cancer», explique l’oncologue.
Diagnostic précis
En cas de taux de PSA élevé, on effectue une IRM de la prostate à des fins diagnostiques. L’examen détermine s’il faut traiter le cancer. «Si malgré un taux de PSA élevé, l’IRM n’est pas concluante, il est peu probable que le patient souffre d’un carcinome prostatique invasif», poursuit le prof. Beyer.
Le diagnostic est devenu plus précis dans l’ensemble. Par le passé, les hommes reculaient devant l’examen de la prostate, effectué par toucher rectal et suivi d’une biopsie souvent douloureuse. Aujourd’hui, les hommes font une prise de sang, qui détermine le taux de PSA, et éventuellement une IRM. «L’IRM permet d’éviter 30 % des biopsies quand elle n’est pas concluante», explique le prof. Beyer. «Dans les 70 % des cas restants, les zones suspectes peuvent être localisées de façon précise pour faire une biopsie.» Le PSMA Pet-scan est une autre technique moderne de diagnostic: ce type de tomographie détermine la présence de métastases dans les os, les ganglions lymphatiques ou d’autres parties du corps.
Traitement doux
Dans le meilleur des cas, l’IRM reconnaît une variante inoffensive du cancer de la prostate. Le patient a alors seulement besoin d’un contrôle étroit. S’il s’agit d’une tumeur agressive, on utilise des traitements classiques comme l’opération, la chimio et la radiothérapie ainsi que des médicaments qui inhibent la testostérone. «Si la tumeur se limite à la prostate, 2/3 des patients peuvent guérir», poursuit le prof. Beyer. «Les hommes touchés par des métastases ont vu leurs chances de guérison plus que doubler ces 10 dernières années. Les techniques chirurgicales se sont tellement améliorées qu’elles réduisent les conséquences désagréables comme les problèmes d’érection, d’incontinence et les longues hospitalisations.»
Résultat non désiré?
Le cancer de la prostate touche les hommes âgés. «2/3 des hommes de plus de 70 ans auront des cellules prostatiques cancéreuses. Mais souhaite-t-on le savoir?» ajoute le prof. Beyer. Le cancer de la prostate n’est pas un cancer qui cause rapidement des métastases. De façon lapidaire, on peut souvent conclure qu’on meurt souvent avec le cancer de la prostate, mais pas à cause de lui. «Beaucoup d’hommes en souffrent sans le savoir», explique l’expert. Devrait-on dépister des cellules cancéreuses et, en cas de dépistage positif, faut-il commencer une thérapie, au risque de souffrir d’effets secondaires? La réponse dépend de l’âge, de l’espérance de vie et des souhaits du patient.
Danger!
Mutations BRCA 1 et 2
Elles favorisent le cancer du sein et augmenteraient le risque de cancer de la prostate. Les hommes avec des antécédents familiaux de cancer du sein peuvent souffrir de cette mutation et présentent un risque plus élevé.
Antécédents familiaux
Ce cancer est génétique. S’il y a des cas dans la famille, le risque augmente. Demandez à votre médecin ou urologue comment se passe le dépistage individuel.
Origine
Les hommes d’origine africaine ont un risque plus élevé que les Européens centraux, eux-mêmes plus touchés que les Asiatiques.